Du Big Bang au Cerveau

Du Big Bang au Cerveau

3-3 Economie et Monnaie stable.

 

Economie et Monnaie stable.





Ce paragraphe termine ma série sur l'économie par un développement purement de sciences sociales et économiques qui est une matière purement intellectuelle développée par le Cerveau humain. Ces spéculations me sont permises sur des bases scientifiques à partir d'une connaissance profonde des lois fondamentales universelles développées en sciences physiques qui s'appliquent à toute l'évolution du bigbang au Cerveau ce qui explique mon chemin intellectuel ......



Monnaie locale.

But:

Inventer une nouvelle monnaie sécure pour réguler un marché local d'échanges directs indépendants de la finance qui stabilise économiquement les échanges en créant du lien de proximité et de la sécurité de voisinage et qui en cas de krach peut se substituer à la monnaie nationale pour régler les besoins fondamentaux de base et aider s'il le faut les indigents du coin comme les autres à surmonter le choc. Cette seconde monnaie pourrait aussi stabiliser celle existante l'Euro.

 

Locale:

Cela veut dire veut dire au niveau du département et de son conseil général qui peut superviser, garantir et promouvoir cette monnaie à travers une association où une coopérative si possible. Il faudra prévoir un représentant gestionnaire de cette organisation joignable à une demi heure de distance au plus.

 

Quel sera l'avantage:

L'avantage sera avant tout pécuniaire, social et éventuellement stabilisant. Les membres de cette communauté aurait comme une carte de fidélité qui permettrait de gérer son dossier de participation et d'obtenir des prix de faveur par exemple d'au moins 20% sur toutes les opérations pécuniaires. Disons 10% de prix de gros et de proximité ou de fidélité et 10% de baisse de TVA par exemple. Une communauté locale informatisée serait créée permettant des contacts directs et une participation plus efficace.

 

Comment démarrer:

Ce peut être un projet politique si ce n'est social lancé par le PS par exemple pour relancer le parti au niveau local des conseil généraux ou des associations, il en a bien besoin en ce moment. Sans cela par ses membres et élus locaux au moins pour l'initier à l'aide de volontaires. Les moyens à mettre en œuvre ne sont pas considérables et les retombées intéressantes pour un parti Socialiste.

 

Résumé :

Le but de cette étude est de créer un système Financier stable sans modifier le système actuel basé sur les banques et les monnaies nationales. Ces monnaies ne savent pas éviter les crises que du reste elles produisent automatiquement comme on peut le voir. Mais dans ce cas en général ce ne sont pas elles qui résolvent le problème mais les politiques évidement en faisant payer les nations à travers tout le monde. Ma solution est inspirée par la Thermodynamique et le fonctionnement des systèmes stables pour cela je compare le fonctionnement d'une entreprise qui est le pilier de la société industrielle au fonctionnement du moteur thermique qui permet d'obtenir et de mesurer le travail obtenu.

Or, pour que notre moteur fonctionne il lui faut transformer de l'énergie thermique à haute Température T2 en Travail qui se mesure aussi en énergie mais à plus basse Température T1. Il est nécessaire donc d'avoir un système à deux Températures mesurant l'énergie chaude à T2 et celle froide à T1. Il nous faudra conserver cette propriété fondamentale aussi pour le fonctionnement de l'entreprise dans la société.

 

 

 

 

 

 

Moteur économique et moteur thermique.

 

Le moteur thermique avec Carnot est le début de la Thermodynamique avec le calcul de son rendement vers 1820 dans la transformation de chaleur en travail et l'intuition de l'Entropie qui sera définie vers 1860. Ce sont les fonctions d'état de transformation des gaz parfaits qui définiront précisément l'Entropie et le second principe de la thermodynamique. Le Cycle de Carnot – YouTube permet de schématiser et de comprendre le fonctionnement du moteur thermique.

 

Moteur Thermique.png

 

 

Ce modèle de moteur est repris pour comprendre le fonctionnement du moteur économique de la société et ainsi définir précisément les variables essentielles permettant de développer la science économique.

 

 

 

Le moteur économique de la société est l'Entreprise qui transforme des Ressources en Produits. Ce sont des produits financiers qui se mesurent en monnaie tel l'Euro.

 

On utilise en entrée des Ressources économiques qui sont des matériaux, des procédures nécessaires à la fabrication et du travail des employés... Et, on obtient en sortie des Produits économiques que l'on met sur le Marché. L'énergie du moteur, son Carburant, est pour l'entreprise la Finance qui se mesure par les Prix des différentes ressources ou bien des moyens de production et qui se mesurent sur le marché en une Monnaie qui peut être l'Euro.

 

Le produit obtenu a un prix de revient qui permet de faire tourner continument l'entreprise.

 

Son prix sur le marché doit faire apparaître un bénéfice qui entrainera une croissance financière et des améliorations qui garantiront la pérennité de l'entreprise et de son développement. Cette plus value financière investie dans l'entreprise doit correspondre soit à une meilleure productivité soit à un produit amélioré, plus performant, se vendant mieux sur le marché. Ceci correspondrait à un produit intégrant dans sa strucure une plus value fonctionnelle.

 

C'est le progrés qui est alors intégrés dans l'évolution du produit fabriqué que l'on mesure par une croissance d'Entropie. 

 

 

On en vient à l'étude Théorique du moteur Thermique qui est à l'origine de la Thermodynamique.

 

 

Moteur Thermodynamique.  

 

 

Le moteur thermique en science Physique transforme l'énergie sous forme de Chaleur en Travail qui se mesure en Joules et pour sa puissance en Watts.

 

On utilise en entrée un carburant qui sera la ressource de chaleur, ce qui pourrait être du charbon. On obtient en sortie du travail qui peut être un déplacement ou une déformation matérielle.  

 

Ces éléments ont un équivalant en science Economique et s'appliquent à l'Entreprise qui dans ce cas est le moteur qui grace à la Finance rassemble des Ressources pour les transformer en Produits économiques dont les valeurs se mesurent par leur Prix sur le marché. 

 

Finance = Energie.     Ressources = Carburant.      Produits = Travail.      Prix = Joules.

  

Ces équivalences vont nous permettre de calculer de la même manière les productions et le rendement de ces moteurs et surtout de pouvoir utiliser les résultats scientifiques de la thermodynamique pour essayer d'optimiser les conditions de fonctionnement de ces moteurs. 

 

 

Ce qui est essentiel dans le systèmes que l'on veut exploiter ce sont les états d'équilibres stables qui les régissent. C'est à partir de ces états qu'on pourra construire et développer un système performant qui sera productif et surtout gouvernable. Il ne faut pas qu'il s'emballe ou diverge en catastrophe. 

 

Dans le cas du moteur thermique il fonctionne entre deux sources d'énergies à des températures fixes distinctes T1 et T2 . Les températures T sont des caractéristiques moyennes de l'énergie Calorifique exploitée lors du fonctionnement. La température mesure la valeur moyenne de l'énergie Calorifique qui dépend de sa distribution statistique.

 

Ces deux Températures caractérisent deux phénomènes distincts qui interviennent l'une dans la poussée du piston par le gaz réchauffé, et l'autre dans la condensation des gaz par une source froide avant de fermer le cycle pour de nouveau pousser le piston.

 

La différence de prix entre le financement des ressources utilisées pour la fabrication et celle des prix de revient des produits sur le marché doit tenir compte des pertes de rendement dans chacune des étapes de fabrication.... il en résultera alors la nécessité d'un excès de finance qui sera dans le bénéfice réalisé.... 

 

 

La finance comme l'énergie est l'élément de base de la création de puissance. C'est cette puissance qui permet de réaliser et de s'imposer. C'est la motivation première du développement des entreprises dans l'évolution des sociétés humaines avec ses cohérences et ses diversités.

 

L'appétence et l'avidité poussent les hommes grâce à la finance à concentrer les moyens et les pouvoirs dans des entreprises dont l'efficacité dépendra des innovations et des progrès réalisés. Ce flux financier rentrant permet le développement d'in ovations et de progrès qui se cristalliseront dans la productions de produits absorbés pa le marché. Il en résulte une création d'un flux financier sortant qui renforcera la production de l'entreprise.

 

Le moteur du progrès est en fin ce compte l'Entropie qui accompagne toute transformation et donc le progrès de l'Entreprise qui se mesure par de l'argent et le temps est en économie de l'argent.

 

En Thermodynamique le progrès est de l'Entropie qui permet de trouver le chemin le plus court et donc d'optimiser le temps du chemin de l'évolution du système Physique le plus performant. Le temps c'est de l'Entropie à travers sa croissance et c 'est en fin de compte le progrès.

 

 

 

On pourrait penser que comme pour le moteur thermique où l'on doit fonctionner avec deux Températures l'une chaude et l'autre froide il nous faut aussi pour l'entreprise fonctionner avec deux monnaies distinctes l'une chaude l'Euro et l'autre froide en sortie qui est à inventer et qui serait la Monnaie locale? C'est ce que je me propose de faire. Attention les deux monnaies doivent être indépendantes mais ne doivent pas se gêner et pour cela elles doivent être en parallèle sur le même marché.

 

Cette autre monnaie à inventer devra être totalement distincte de l'Euro et pour cela devra fonctionner sur un autre principe principe que celui bancaire actuel. On pourra acheter ou échanger ces deux monnaies sur un même marché. Ce serra une monnaie locale, qui sécurisera ses utilisateurs car elle sera de proximité et indépendante des monnaies globales ce qui en cas de crach de ces dernières ne l'entrainera pas dans la catastrophe. Cette monnaie créera du lien car les échanges se feront de gré à gré par un accord à l'amiable, si l'échange n'est pas encore codifié comme par exemple pour le minimum du prix de l'heure de Travail. En cas de désaccord on pourra toujours utiliser le marché normal en monnaie nationale que l'on modifie en rien.

La base de cette monnaie locale sera le Prix du service rendu, que vous pouvez rendre, et non un quelconque étalon OR, par exemple, ou tout autre, sur lequel on peut s'enrichir et spéculer. Du reste ce service devra être réalisé par exemple dans l'année et au dela de cette période il sera dévalué automatiquement de 20%. Comment cela, par exemple notre monnaie serait comme une carte de fidélité informatique qui serait traitée au centre de gestion local de la monnaie utilisée. Ceci l'empèche d'être être stockée pour quelque raison que ce soit car elle disparaitra automatiquement.



Mon ennemi c'est la Finance capitaliste car comme tout le monde le sais c'est un système instable qui concentre les richesses du monde dans la finance en un petit nombre de possédants. Et chaque fois qu'il s'écroule c'est le reste du monde qui le renfloue. Le libre marché aurait dû en être le régulateur mais ce n'est pas le cas actuellement car c'est le système bancaire qui a le pouvoir de création de la monnaie et à travers le système de crédit qui le déséquilibre pour les possédants.

Comme actuellement on ne peut pas s'opposer à ce pouvoir dans ce système je cherche une solution autre à introduire dans le système sans pour autant le bousculer.

Pour cela on peut développer une autre monnaie complètement indépendante de la Finance actuelle et hors du système bancaire. C'est non pas un échange basé sur un bien matériel et sa valeur, par exemple de l'or en barre, mais par des services et un échange d'un bien pour un rendu qui n'est pas nécessairement matériel. Evidement , dans la société ceci peut se monnayer mais peut aussi s'échanger sans monnaie nationale mais de gré à gré et avec un billet agréé ce serait cette monnaie d'échange de services.

 

Évidement cette monnaie devra être gérée au niveau de la préfecture pour son statut et avec un appui matériel du conseil général du département.

Les deux monnaies fonctionneraient en parallèle et on pourrait acheter des points localement ou on s'en passera s'il le faut, mais on pourra toujours payer dans la monnaie nationale mais alors sans avantages. L'avantage serait un prix bien en dessous du prix fort car par un accord la TVA et le prix de gros pourrait être abaissé d'au moins 10% chacun. On pourrait toujours acheter des billets à des connaissances. Ces billets doivent nécessairement être utilisés dans un temps limité sur un an sans cela ils se dévaluent automatiquement. Cette monnaie 20% moins forte remplie bien le critère de stabilité nécessaire relativement à la monnaie forte à laquelle elle est liée par exemple le prix de l'heure de travail du SMIG diminué de 20% ( à voir de plus prés).

« Je pense que c'est probablement la solution actuelle pour contre balancer le système mondial de la gestion de la Finance basée sur une mondialisation avec un système capitaliste imposant un système monétaire incapable d'imposer un équilibre si ce n'est de faire payer à chaque fois les faillites du système non par les responsables mais par tout le monde et des nationalisations alors que le système est franchement contre toute entreprise nationale d'état...

La gestion bancaire de la production de monnaies est un système instable déséquilibré qui favorise la production de la monnaie par les banques qui par ailleurs gagnent plus de monnaie en produisant plus de monnaies. Ça ne peut que s'effondrer et c'est ce qui se passe inévitablement.

Un physicien sait étudier les conditions de stabilité d'un système global. Pour qu'un système soit stable il faut qu'il y ait une contre réaction qui ramène le système à un état de minimum d'énergie et de contre réaction. C'est une condition de bon sens qui régit toute la logique de l'évolution des systèmes quels qu'ils soient.

Ce n'est pas le cas de la Finance actuelle, et on voit bien pourquoi. Si c'est la finance qui est la carotte et si c'est le financier qui crée les carottes alors on est dans un système d'avalanche et on croule sous les carottes. Rien de plus normal !

Une monnaie parallèle sociale basée sur l'entraide locale entre gens qui se connaissent et se côtoient créée localement à l'amiable sur une base de consensus, pour une valeur de service dont le prix serait calculé non pas sur la seule valu marchande d'un service rendu. Si c'est un bien matériel cela aboutira à un prix plus proche d'un prix de gros et de plus pouvant être pratiquement détaxé du fait de sa proximité. Cela englobe tous les services locaux municipaux et au delà les artisans de proximité dans la production de consommation directe, d'occupations culturelles ou sportives et d'entretien intellectuelle et matérielle de consommation et d'entretien en en-excluant tout ce qui est du domaine régalien de l'état et des structures des garanties globales de la société loi, justice, police, armée, monnaie, finances, structures, santé, éducation, formation, .....

 

Une monnaie parallèle disons au niveau des communes serait sans doute le mieux mais produirait peut être trop de disproportions par rapport aux métropoles. Le bon niveau serait alors sans doute le département mais pour rester au niveau local et malgré tout suffisamment général et varié.

Cette monnaies serait à but social de service et de bien être pour promouvoir un minimum de moyens de vie localement garantissant une aussi une survie locale en cas de crise grave.

Cette monnaie pourrait équilibrer la monnaie internationale qui représente aujourd'hui le pouvoir financier en valorisant un pouvoir social local et en garantissant un minimum culturel viable.... »

 

C'est vrai que lorsqu'on est passionné on ne fait plus d'effort. Mais malheureusement aujourd'hui la grande majorité ne l'est plus d'abord parce qu'elle ne fait pas ce qu'elle veut car il n'y a plus de place pour tout un chacun et l'on doit dans les sociétés évoluées mettre en place toutes sortes d'aides ou d'indemnités à la place de la charité. L'inégalité est devenue le grand problème car on ne peut plus subsister sur soi même dans nos sociétés.

Bref, ce n'est pas pour cela que j'envoyais cette étude gauchiste qui date de quelques temps mais je l'ai pas fait car je crois qu'il y a une solution au problème du capitalisme financier qui permet au capital de créer lui même ce capital à travers tout simplement la possibilité par les banques de financer des prêts à l'aide d'une création de monnaie par eux même à 90% . Alors évidemment le système diverge et explose naturellement.

C'est pour palier à ces effondrements sans pour autant faire la révolution que cette Monnaie complémentaire à deux avantages.

Le premier avantage est que ce sont des services existants qui servent de monnaies et non la finance et pour cela ce sont des gens en contact et engagés qui les exécutent. La monnaie dans ce cas n'est rien d'autre que des engagements et non des liquidités virtuelles. En aucun cas on ne peut cumuler de la finance avec ce système et spéculer sur celle ci.

D'ailleurs en général on est même pénalisé si on ne réalise pas les services qui s'attachent à ces billets. Le deuxième avantage est qu'il n'y a que les locaux qui peuvent profiter de cette monnaie qui est indépendante de la finance Internationale et qui en cas de crise peut subvenir à un minimum d'échanges de survie ce qui rassurerait au moins chacun.

 

 

 

"Vous voulez les pauvres secourus, moi, je veux la misère supprimée."
Victor Hugo, "Quatre-Vingt-Treize" (1874)

 

L’enjeu des monnaies parallèles - Association pour l ...

 



 

« Je pense que c'est probablement la solution actuelle pour contre balancer le système mondial de la gestion de la Finance basée sur une mondialisation avec un système capitaliste imposant un système monétaire incapable d'imposer un équilibre. La gestion bancaire de la production de monnaies est un système instable déséquilibré qui favorise la production de la monnaie par les banque qui par ailleurs gagnent plus en produisant plus de monnaies. Ça ne peut que s'effondrer!

 

Une monnaie parallèle sociale basée sur l'entraide locale entre gens qui se côtoient créée localement sur une valeur de service dont le prix serait calculé non pas sur une plus valu marchande mais sur un service rendu. Cela englobe tous les services locaux municipaux et au delà les artisans de proximité dans la production de consommation directe, d'occupations culturelles ou sportives et d'entretien matérielle en en-excluant tout ce qui est du domaine régalien de l'état et des structures des garanties globales de la société loi, justice, police, police, monnaie, finances, structures, santé, éducation, ….. nationales, .

 

Une monnaie parallèle disons au niveaux des communes serait sans doute le mieux mais produirait trop de disproportions. Le bon niveau serait sans doute le département mais pas plus pour rester au niveau local et malgré tout suffisamment général et varié.

 

Cette monnaies serait à but social de service et de bien être pour promouvoir un minimum de moyens de vie localement garantissant une survie locale.

 

Cette monnaie pourrait équilibrer la monnaie internationale qui représente aujourd'hui le pouvoir financier en valorisant un pouvoir social et en garantissant un minimum culturel. »

 



 

Pourquoi y a-t-il tant d’expériences de “monnaies parallèles” ? N’est-ce pas pour les populations une façon de réagir contre une organisation économique qui ne leur convient pas ?

 



 

Nous résumons cette intervention pour que nos lecteurs puissent réfléchir au sens de ces initiatives très diverses :

 

Prévoyons trois parties dans cette réflexion : d’abord chercher à comprendre en quoi, par quels mécanismes, la monnaie officielle ne correspond pas aux besoins des populations ; puis voir ce que les monnaies parallèles apportent de mieux, ou de plus, aux communautés qui les organisent ; en fin chercher comment pourrait être une monnaie alternative créée pour répondre aux besoins de tous, à commencer ceux qui sont les plus vitaux.

 

Mais pour éviter toute confusion, il faut d’abord rappeler que les économistes n’étant pas d’accord sur la définition de ce qu’est une monnaie, ils la définissent par ses fonctions, dont deux sont incontestées : c’est une unité de compte et un moyen de paiement ; la troisième, le fait qu’elle peut être une réserve de “valeur”, est sujette à controverse ; et il en existe une quatrième, qui est souvent passée sous silence alors qu’elle est fort lourde de conséquences si elle est possible : c’est un moyen de “produire” des intérêts, c’est-à-dire qu’en la prêtant, on l’augmente.

 

Il ne faut pas confondre ces différentes fonctions avec les diverses formes qu’ont prises les monnaies au fil du temps. Depuis l’origine et pendant des millénaires, la monnaie était une marchandise, un objet matériel ayant une valeur intrinsèque, d’abord des vivres (huile, blé, bétail), puis du métal précieux (or, argent) en quantité bien définie (dont le bon aloi était attesté par le souverain en vertu de son droit régalien). Seule cette première forme permet un véritable échange : une marchandise contre une autre (le troc différé). Une telle monnaie marchandise n’existe plus depuis environ un siècle ; nos pièces en sont le souvenir, mais elles ne sont plus faites de métal précieux.

 

Les autres formes servent à effectuer un acte double : achat et vente, ce n’est pas à proprement parler un échange parce que les deux parties ne jouent pas les mêmes rôles : le vendeur offre une marchandise réelle (objet ou service), tandis que l’acheteur offre une promesse “à valoir”, plus tard, peut-être, ailleurs…

 

La première des monnaies parallèles a été, à son origine, le billet de banque : c’était le reçu remis par un orfèvre, ou banquier, à quiconque lui confiait des pièces de métal précieux, il s’engageait ainsi (contre paiement d’un “droit de garde”, le terme en est resté, pas l’usage) à les protéger et à les remettre à quiconque le lui demanderait en lui présentant ce reçu. Mais le maniement des reçus étant apparu bien plus facile que celui des pièces, ce sont eux qui ont servi de monnaie… ce qui a permis aux banquiers de fabriquer beaucoup plus de reçus qu’ils n’avaient de pièces en réserve. À l’origine de la Banque Centrale est un groupe de ces banquiers qui, pour éviter que leurs clients ne s’aperçoivent de cette tromperie si elle était trop répandue, obtint du souverain (moyennant finances) le privilège d’avoir l’exclusivité de la fabrication de ces reçus bidons. C’est ainsi qu’aujourd’hui pièces et billets constituent la monnaie fiduciaire…Or ces liquidités, qui servent à effectuer quelques menus achats honnêtes (argent de poche), sont surtout utilisés pour des transferts illégaux parce que leur anonymat le permet.

 

La troisième forme de monnaie, de loin la plus employée (environ 90% des paiements), est la monnaie bancaire, scripturale ou informatique, qui est créée, gérée et annulée par les banques commerciales, au moyen d’inscriptions dans leurs comptes. Puisqu’elle est immatérielle, cette monnaie ne peut qu’être “transférée” : une somme donnée est soustraite de l’avoir d’un compte bancaire et ajoutée à l’avoir d’un autre quand le titulaire du premier compte, “l’émetteur”, en donne l’ordre à l’aide d’un chèque ou d’une carte à puce.

 

Pourquoi invente-t-on de nouvelles monnaies ?

 

Apparemment, si de plus en plus de populations, partout dans le monde, inventent des monnaies “parallèles” à la monnaie officielle, c’est que cette monnaie bancaire ne leur convient pas. Cherchons pourquoi, en observant la façon dont elle fonctionne.

 

Depuis sa création jusqu’à son annulation, cette monnaie reste confinée à l’intérieur du réseau informatique réservé aux banques commerciales. Or l’accès de ce réseau privé est interdit à tout contrôle extérieur.

 

Le souhait que la gestion de la monnaie soit soumise à des règles, et ouverte à un contrôle public pourrait donc être une réaction contre ce secret bancaire qui permet tous les abus : marchés de gré à gré, hors bilan et autres “swaps”, shadow banking où le trafic a été estimé, en 2011, à plus de 52.000 milliards d’euros par le Conseil de Stabilité financière… fondé par le G20.

 

Cette gestion sans transparence de la monnaie par des entreprises à but lucratif, offre bien d’autres raisons de la rejeter :

 

D’abord au niveau de sa création. La monnaie officielle constituant un engagement mutuel entre les citoyens (du seul fait que cette citoyenneté les oblige à l’accepter en paiement), il paraît légitime, dans un pays démocratique, que la monnaie soit créée pour financer de grands projets d’intérêt général (écoles, hôpitaux, communications, etc). Pas du tout. Notre monnaie officielle est (à 90 %) créée par une inscription, par une banque commerciale, sur le compte d’un de ses clients. Et la décision de cette ouverture d’un crédit n’est prise par la banque qu’en considération d’un seul et unique critère : juge-t-elle que son client pourra rembourser et lui payer, en plus, des intérêts pour ses actionnaires ?

 

La gestion de notre monnaie légale, par des institutions privées est également contestable parce qu’elle permet aux banques d’exercer un véritable chantage sur les gouvernements : en effet, si elles étaient mises en faillite, que deviendraient tous les comptes, puisque c’est elles seules qui les tiennent ? Justement, la question s’est posée récemment, et ce chantage a fonctionné à fond : les dirigeants, plutôt que devoir organiser, en urgence, la reprise de cette gestion par l’État, ont préféré obliger les contribuables à payer la note… faramineuse !

 

Enfin, la quatrième fonction de notre monnaie officielle, celle qui consiste à pouvoir être placée pour rapporter, est rejetée dans toutes les expériences de monnaies “sociales”. On comprend que c’est à juste titre quand on voit qu’elle mène à un véritable suicide pour notre société. C’est en effet sur ce pouvoir pernicieux que repose le financement des entreprises : il est le fait des investisseurs institutionnels (non seulement les banques, mais aussi les compagnies d’assurance et tous les fonds de placement : fonds de retraite, fonds spéculatifs, etc.). Or les gestionnaires de ces “zinzins”, qui manipulent plus d’argent que l’ensemble des États, ont pour seul et unique objectif d’augmenter les capitaux qui leur sont confiés. C’est leur métier. Il en résulte d’abord que l’activité économique est systématiquement orientée vers les seuls clients “solvables”, on ne produit donc ni pour les 200 millions de chômeurs, ni pour les 400 millions de travailleurs qui n’ont pas de quoi acheter le nécessaire (ces chiffres sont de l’an dernier, ils seront encore plus élevés cette année). Et puis ce sont évidemment les clients qui, en bout de chaîne, paient les intérêts : Margret Kennedy estime à 40% le surplus qui en résulte pour les prix à la consommation…Enfin, le financement des entreprises ne dépend ainsi absolument pas des conditions dans lesquelles elles fonctionnent. C’est même pire puisque moins elles respectent leurs employés et l’environnement, plus elles sont rentables…

 

On comprend d’autant mieux que l’opinion commence à s’en émouvoir que le vice profond de cette fonction de la monnaie officielle a pour conséquence qu’à la fois cette stupide obligation de croissance, cette orientation de l’économie vers la clientèle la plus fortunée, et cette pompe de la richesse vers les riches, vont forcément en s’amplifiant. Et de plus en plus vite. Pourquoi ? — Mais tout simplement parce que les intérêts se cumulent. Parce que plus un capital financier augmente, plus vite il peut encore augmenter. La progression de la monnaie capitaliste suit la même loi catastrophique que celle de la multiplication des cellules cancéreuses dans un être vivant. C’est ainsi que la fortune des 1.426 milliardaires en dollars a, effectivement, encore augmenté de 800 milliards l’an dernier. Même un spéculateur comme Georges Soros l’a avoué : « je reconnais qu’il y a quelque chose d’obscène dans le fait qu’on puisse comme moi gagner autant d’argent avec de l’argent ».

 

Sans avoir besoin de mettre un nom sur cette loi exponentielle des intérêts composés, le public constate à quelle démesure ce cancer a déjà abouti : il n’y a plus désormais qu’environ 2% des transferts financiers qui correspondent à des ventes dans l’économie réelle. C’est dire que 98% des transactions financières sont spéculatives ! Et celles-ci peuvent aller, dès que l’occasion s’en présente, jusqu’à créer des pénuries artificielles de vivres (blé, maïs…), en privant de nourriture des populations entières.

 

Or sait-on bien comment sont engagées ces transactions ? Si c’était par des être humains raisonnables, on pourrait espérer leur faire prendre conscience des conséquences de leurs engagements financiers… Mais non, 70% d’entre elles aux États-Unis sont déjà effectuées par des robots ! Car si les traders sont si bien payés, c’est parce que ce sont des gens très forts : ils ont magistralement su tirer parti des formidables capacités de la technologie informatique. Ils ont programmé leurs ordinateurs pour enregistrer toutes les transactions boursières, en déduire des probabilités d’évolution et engager, en fonction de ces tendances, les sommes qu’ils ont pour mission de faire “fructifier”. Et tout ceci quasi instantanément, 24 heures par jour, dans le monde entier.

 

Le progrès des sciences aurait pu être transformé en progrès social, tout le monde en aurait profité, mais il a été mis au service de seulement quelques uns !

 

Heureusement, avec quelques modifications, ces puissants logiciels sont évidemment adaptables à une gestion intelligente de l’économie, mais vers d’autres fins… Ainsi, à l’heure où l’argent est devenu une fin, les ordinateurs sont prêts pour un bien meilleur emploi !

 

Questions essentielles

 

Pour comprendre l’essentiel d’une monnaie, il faut donc pouvoir répondre à certaines questions : Qui a le droit de la créer ? Au profit de qui ou de quoi ? Pour remplir quelle(s) fonction(s) ? Qui en a la gestion ? Le contrôle ? Quelle doit être la masse monétaire ? Cette monnaie circule-t-elle anonymement ? Et enfin, quand il s’agit d’une monnaie nouvelle, dans quel but a-t-elle été inventée ?

 

Quels objectifs les nouvelles monnaies visent-elles ?

 

Les monnaies parallèles (= monnaies utilisées à côté, en plus, de la monnaie officielle, sinon il s’agit d’une monnaie alternative), visent divers objectifs souvent dévoilés par les qualificatifs employés. En allant des plus individualistes aux plus sociaux, ce sont :

 

Les monnaies créées par de grandes entreprises commerciales sous forme de chèques-cadeaux, de cartes de fidélité (connectées à une banque), de miles aériens, dans le but d’attirer des clients et de les fidéliser.
Les monnaies complémentaires, qui ont pour objectif de réformer le système capitaliste, en corrigeant un de ses défauts (finance solidaire), en aidant les PME (cercles WIR : lancé en 1934, le Wirtschaftring est une banque qui organise, moyennant paiement, les échanges entre les entreprises adhérentes, qui sont aujourd’hui 60.000, ce qui représente un chiffre d’affaire annuel de près de 2 milliards de francs suisses), en stimulant l’auto-emploi ou la création de petites entreprises, souvent artisanales (microcrédit : prêts de faibles montants pour de faibles durées, accordés à des personnes à qui les autres banques refusent de faire crédit sous prétexte qu’elles n’offrent pas de garantie suffisante, mais en réalité, leurs clients, en majorité des femmes, sont très soucieux de vite et bien rembourser, sans faillir, ces prêts sont donc “rentables” et le microcrédit intéressant : on cite des banques de microcrédit dont les intérêts sont montés jusqu’à 40% par an !).

 

Nous nous intéresserons surtout :

 

aux monnaies locales (LETS, SEL) dont la plupart visent à relocaliser l’économie en développant des entreprises en déclin, en exploitant des ressources inemployées (humaines en particulier) ou non reconnues (travaux domestiques des femmes) : banques de temps, Ithaca hours.
et aux monnaies sociales (projets SOL, trueque argentin, puis colibri), qui veulent contribuer à inventer une société plus humaine par la réappropriation démocratique de la monnaie.

 

Toutes ces monnaies, et il y en a environ 5.000, sont des monnaies communautaires c’est-à-dire qu’elles ne sont destinées qu’à un groupe d’adhérents reconnus comme tels.

 

Quelques cas typiques

 

Évoquons d’abord une expérience originale : le maire de Curitiba, au Brésil, ne sachant pas comment évacuer les ordures des bidonvilles (car les bennes ne peuvent pas y circuler), eut l’idée de donner un ticket de bus à toute personne amenant et triant un sac d’ordures dans les poubelles placées en périphérie. Cette idée a satisfait tout le monde !

 

Les expériences à monnaie fondante se sont surtout développées dans les pays germaniques. Elles ont pour objectif d’accélérer les échanges du commerce local. Pour cela, suivant le principe théorisé par Sylvio Gesell et lancé au début des années 1930 à Wörgel en Autriche, la monnaie est émise par une institution centrale reconnue, et a la forme de billets dont la valeur se déprécie régulièrement : si un billet n’est pas utilisé avant telle date, il faut acheter un timbre et le coller dessus pour qu’il soit valable. En Bavière, citons le billet Chiemgauer, qui couvre 5% du chiffre d’affaire des 800 commerces et entreprises adhérentes.

 

Les Local exchange trade systems, LETS (”let’s do it“), se sont surtout développés dans les pays anglo-saxons (Canada, Royaume-Uni). À son entrée, chaque adhérent se voit ouvrir un compte à solde nul (sous forme de la remise d’un carnet). La liste des membres (individus, entreprises, organisations) est publiée dans un catalogue qui répertorie les services qu’ils proposent. Vendeurs et acheteurs décident ensemble des prix, les ventes sont payées par chèques. Ainsi, chacun émet sa monnaie (qualifiée pour cette raison de monnaie “ouverte”), lors d’échanges de gré à gré. Les échanges sont co-signés, sur leurs carnets par les échangistes, et les transferts sont consignés soit dans un registre qui joue le rôle d’une banque sans argent, soit par le biais de cartes à puces multimonnaies communautaires. D’après Colin Williams (de Leicester), leur objectif est de lutter contre l’exclusion sociale par réinsertion dans l’emploi sous forme de l’échange social, ils permettent de développer l’auto-emploi, il s’agit ainsi d’une « auto-assistance économique collective, sur des bases non lucratives et coopératives ». Au Royaume-Uni de tels systèmes sont utilisés pour organiser l’entraide dans un quartier, pour mettre en relation des personnes âgées qui peuvent ainsi se réunir, par exemple pour jouer aux cartes.

 

Pas très actifs, les lets concernent 3 à 5% des besoins, forment des communautés de moins de 90 personnes, échangeant environ 70 livres par an (soit 120 euros). Dans les pays post communistes d’Europe centrale (tchécoslovaquie, pologne, hongrie), des lets ont été créés depuis 1999, mais ils ne fonctionnent pratiquement plus.

 

Il existe des milliers de SEL (systèmes d’échanges locaux) dans le monde, jusqu’au Japon, en Thaïlande, en Corée du sud, en indonésie, etc. Leur motivation est plus politique qu’utilitaire, certains estiment qu’il ne s’agit pas d’un moyen de retrouver de quoi vivre (d’ailleurs peu de chômeurs y adhèrent) mais de (je cite) « contester la passivité du salariat ».

 

Une étude montre qu’en France, les femmes y sont nettement majoritaires (remarque d’un sociologue : « n’ayant le droit de vote que depuis 1944, c’est peut-être pour elles l’occasion de découvrir la citoyenneté »…).

 

Selon Laacher, les SEL formulent « une critique du statut et de la vocation de l’argent comme mode dominant de régulation de l’économie capitaliste »

 

Selon Catherine Lenzi (sociologue à l’université Versailles-Saint-Quentin) « la question centrale que soulèvent les sel : reconnaître que d’autres temps que l’unique temps salarial créent du lien social et participent au bien commun ».

 

En France, plus de 60.000 groupes, dont 1.500 utilisateurs réguliers et 310 entreprises sont partenaires d’un sel. Citons le plus récent : l’eusko, créé le 31 janvier dernier (un eusko = un euro) dans le but de « favoriser les circuits courts, valoriser la langue basque et aider les projets locaux », ne peut ni être déposé en banque, ni rapporter.

 

Dans les banques de temps, une heure de travail vaut autant pour tous. Elles organisent les travaux d’aides aux personnes en les valorisant, par exemple le travail domestique féminin, aidant ainsi les femmes à s’affranchir de leur dépendance financière aux hommes. Elles sont souvent soutenues par les municipalités (en Italie par exemple) qui y voient un moyen de se dégager de certaines de leurs responsabilités.

 

L’expérience française SOL est un réseau doté de trois instruments :

 

1. le sol “coopération” : les porteurs de la carte sol acquièrent des points lors de leurs achats en euros dans les structures de l’économie sociale et solidaire qui sont adhérentes au réseau. 2. le sol “engagement“, acquis en échange de temps consacré à des activités définies collectivement et répondant à un besoin exprimé, valorisant ainsi un engagement citoyen. 3. le sol “affecté” : les collectivités territoriales peuvent distribuer des cartes sol à des populations ciblées en les créditant de points qui permettent de payer l’accès à des services.

 

Les enjeux du projet sol sont : 1- la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale par des moyens de solvabilisation complémentaires de la monnaie officielle ; 2- la mise en valeur des activités aujourd’hui non valorisées ; 3- le développement de l’économie sociale et solidaire sur les territoires d’expérimentation.

 

La Macif, Chêque Déjeuner et le Crédit Coopératif ont mis 500.000 euros pour pousser le développement de SOL.

 

Arrêtons-nous sur le réseau de troc en Argentine, le TRUEQUE. Après la chute de la dictature, en 1983, un espoir de démocratie et de développement économique était né. Mais il a été brisé par l’hyperinflation et les plans d’ajustement structurels imposés par le currency board. C’est par réaction contre cette politique qu’est né le trueque argentin.

 

Lucie Gémonet, de l’université Laval (au Québec), a étudié de près le fonctionnement d’un de ses réseaux en prenant l’exemple de celui de San Javier Solidarios. Elle note d’abord que l’inscription dans le réseau (ou “nodo“) ne se fait qu’après une “formation” destinée à transmettre au futur adhérent les valeurs de solidarité et de coopération considérées comme fondamentales par les créateurs. Il est expliqué au futur membre qu’il y a dans le réseau deux types d’activité auxquelles il va devoir participer : les échanges économiques (activité I), dans les foires hebdomadaires du réseau, où les prix sont librement marchandés entre vendeur et acheteur, et les débats (activité II) des très nombreuses assemblées qui permettent l’organisation démocratique du réseau. Pour qu’il puisse démarrer ses échanges, le nouveau membre se voit offrir 50 creditos (le credito est la monnaie du réseau). La masse monétaire du réseau est donc, en creditos, égale à 50 fois le nombre de ses adhérents.

 

La sociologue a observé que trois “catégories” de membres ont émergé :

 

A : les défavorisés, peu instruits, intéressés surtout économiquement (activité de type I) ;
B : nouveaux pauvres de la classe moyenne, actifs (types I et II), ils sont les plus nombreux ;
C : les moins nombreux appartiennent surtout à la classe moyenne épargnée et sont des militants très actifs (type II).

 

Quand, en 2001, les banques ont fermé, interdisant aux Argentins d’avoir accès à leurs avoirs bancaires, ces échanges leur ont paru une planche de salut. Et les médias n’ont pas manqué d’en faire une grosse publicité. En plus, comme le souligne la sociologue Mariana Luzzi, « les pouvoirs publics se sont montrés intéressés par le trueque : s’il parvenait à constituer pour ses membres un moyen alternatif d’obtention de ressources … l’État pourrait se dispenser de fournir une assistance directe aux catégories sociales touchées… »

 

Le résultat a été un afflux considérable de nouveaux adhérents, qui n’avaient pas été “formés”, et bien plus attirés par l’activité économique (type I) que par les valeurs de coopération de l’activité de type II. On estime qu’au début de l’année 2002, le trueque a concerné jusqu’à 5 millions de personnes ! Or les nouveaux venus recevaient 50 creditos à leur arrivée mais n’apportaient pas aussitôt une offre équivalente sur les foires hebdomadaires. La masse monétaire étant ainsi très supérieure à l’offre, l’inflation était inévitable. Et quelques mois plus tard, la plupart des 100.000 réseaux s’étaient dispersés.

 

Jeff Powell commente : « En l’absence, à la fois, de production coopérative et de structures démocratiques, le réseau trueque recréait les comportements individualistes et concurrentiels de l’économie… capitaliste : ce qui restait étant un capitalisme insignifiant destiné aux pauvres ».

 

Selon l’un des principaux organisateurs du trueque argentin, Héloïsa Primavera [] : « depuis la chute du trueque en 2003, tous ceux qui ont essayé de promouvoir les grands réseaux ont échoué. De multiples formules ont été essayées, sans que les résultats montrent une résurrection possible de la mise en pratique d’un marché sans argent. Or la résurrection d’un marché sans argent intéresse, outre les 50% qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté, ceux qui, depuis trois générations, n’ont jamais eu accès au marché du travail, et tous ceux qui s’intéressent à la possibilité de construire un ordre social capable de distribuer la richesse qui existe en abondance sur la planète, sans que cet extraordinaire outil que l’homme a créé soit un obstacle à ce partage. »

 

Le projet colibri qu’elle anime est le prolongement de cette monnaie sociale. Elle le décrit en expliquant qu’il se donne quatre grandes étapes : d’abord l’activation des ressources locales, puis l’organisation de systèmes alternatifs de financement et de systèmes d’échanges compensés (=non marchands) et enfin la gestion associée et participative. Et elle commente : « pour ses promoteurs, alors que les monnaies complémentaires sont un palliatif au manque de liquidité, les monnaies sociales prétendent aller au-delà, vers le partage de la richesse comme expression de la souveraineté politique, à partir de la récupération du pouvoir d’émission et de contrôle de la monnaie ».

 

*

 

Résumons : les modalités de ces diverses expériences de monnaies communautaires sont plus ou moins sociales : certaines organisent une formation initiative (trueque à l’origine) ; la création de leur monnaie se fait soit par la remise d’un carnet-ouverture d’un compte (LETS, SEL), soit par la remise de billets, gratuits (trueque) ou qu’il faut payer (Chiemgauer), certaines monnaies sont fondantes, certaines sont convertibles avec la monnaie officielle ; enfin leur organisation implique plus ou moins, et parfois pas du tout, des assemblées à débats démocratiques largement ouverts à tous les membres.

 

De façon générale, elles sont toutes réservées à des communautés restreintes, ayant fait acte d’adhésion, elles concernent surtout des activités individuelles, artisanales, elles créent des liens, elles reconnaissent, en les monétisant, des activités utiles qu’exclut l’économie marchande. Elles privilégient systématiquement les activités locales et le petit commerce.

 

Mais elles ne concernent que des gens qui peuvent être actifs (pas trop jeunes ou trop âgés, et pas malades) et elles ne peuvent évidemment pas financer les grands services publics.

 

Retenons quelques commentaires de spécialistes [] : De Keith Hart : « Ces expériences de la monnaie contiennent en germe une véritable révolution sociale. La monnaie a longtemps été, pour la plupart des gens, quelque chose de rare que nous saisissons passivement chaque fois que c’est possible, sans comprendre qu’elle est notre création commune ». D’André Gorz : « Le cercle coopératif ne doit pas être conçu comme une mesure isolée à destination des chômeurs et des marginalisés. S’il en était ainsi, ce ne serait que la dissimulation des failles du système actuel ». Et enfin, cette réflexion d’un anthropologue : « La difficulté de persuader les gens d’adopter consciemment de nouvelles idées est un des obstacles sur le chemin de la dissémination des monnaies communautaires ».

 

Réfléchissons

 

Alors, posons-nous quelques questions. Ces expériences sont des réactions spontanées, justifiées par des méfaits du système actuel, mais faut-il l’aider à perdurer par des rustines qui ne peuvent que combler des failles ou réparer quelques uns de ses dégâts ? La solution au chômage croissant est-elle dans la création de petits boulots, même si elle permet de relocaliser une partie de l’économie ? L’objectif d’une création d’emploi est-il de “donner” du travail ? Et il ne faut pas confondre emploi, travail, activité, service, …

 

N’y a-t-il pas encore plus d’emplois à supprimer que de nouveaux à créer ? L’argent est-il le seul moyen de reconnaissance de la “valeur“ d’une personne ? Est-ce la bonne “mesure” de son activité ? Enfin, 165 ans après l’abolition de l’esclavage, est-il normal qu’un employé soit toujours obligé de se vendre sur le marché du travail au prix de son salaire ? N’est-il donc pas temps de s’affranchir en exigeant l’abolition du salariat ?

 

Pour remettre l’économie à sa place, qui est celle d’assurer “l’intendance”, quel doit être l’objectif de toute entreprise ? N’est-ce pas de produire le mieux possible, sans compromettre l’avenir, des biens utiles à satisfaire les besoins humains, en donnant la priorité aux plus essentiels ?

 

Or, cela ne sera pas le cas

 

tant que le seul objectif d’une entreprise, quelle qu’elle soit, sera de faire du bénéfice,
tant qu’il faudra qu’une activité soit rentable pour être financée,
tant que chacun ne pourra pas choisir librement ses activités, voire sera obligé d’accepter n’importe quel emploi sous peine de n’avoir pas de quoi vivre,
bref, tant que notre société sera menée, comme droguée, par le dieu “argent”.

 

L’importance de la maîtrise de leur monnaie par les citoyens

 

Le moyen de passer outre ces obstacles actuels, c’est que les citoyens prennent la maîtrise de leur finance. Car en ayant la maîtrise de sa monnaie, une population se donne l’outil pour choisir ce qu’elle va produire dans l’intérêt général et dans quelles conditions. Elle peut alors décider démocratiquement comment partager d’une part, les tâches de production, et, d’autre part, les richesses produites, ce qui lui permet d’assurer :

 

à tous un revenu suffisant pour vivre libre,
la gratuité de tout ce qui n’a pas, au sens propre, à être é-co-no-mi-sé.

 

Que pourrait être cette monnaie alternative ?

— Une monnaie gérée de manière transparente par une institution publique, sa forme est immatérielle, pour utiliser au maximum les moyens informatiques, elle est créée et annulée par inscriptions sur deux types de comptes :

- compte d’entreprise, pour acheter les fournitures nécessaires à produire,
- compte individuel, pour acheter de quoi vivre libre, elle ne circule pas, pour ne pas pouvoir être “placée”, et pour que la masse monétaire soit mesurable, elle est uniquement un pouvoir d’achat, annulé par l’achat,
ainsi les produits d’une part, et la monnaie qui sert à les acheter d’autre part, qui sont créés et consommés au même rythme, forment deux flux équilibrés.

 

Comment se règlent les échanges avec l’extérieur ?
— Par des contrats de troc, organisés et contrôlés de façon transparente au niveau mondial.

 

 

Quels sont les PLUS d’une telle monnaie ?

la fin de l’exclusion, un revenu suffisant assuré toute la vie, une production raisonnée, réalisée non dans la lutte de tous contre tous, mais dans la coopération, la fin du chômage : réaliser la production par des machines ne crée plus du chômage mais libère du temps humain pour d’autres activités,

la disparition de tous les impôts, puisque les services publics sont financés directement et non plus par redistribution (= par prélèvements), avec l’obsession de faire du profit disparaissent toutes les raisons d’être des brevets, du secret professionnel, de l’espionnage, de la publicité mensongère, des truquages et autres tricheries, de l’obsolescence programmée, et du non respect des lois, des hommes et de la nature.

 

Mais quels sont les MOINS de cette proposition ?

la difficulté de faire comprendre qu’il s’agit de s’adapter, de façon humaine et durable, au changement de civilisation qui est en train de se produire, et que cette utopie de bon sens est … réaliste.

 

[] que nos fidèles lecteurs connaissent, car elle a tiré pour eux ses conclusions de cette expérience argentine dans la GR 1071 de décembre 2006 (N°1071, p.5 à 7) sous le titre Monnaies sociales et construction de l’utopie.

[] On trouvera toutes références de publications écrites et de sites internet dans les rapports publiés sous la direction de Jérôme Blanc (université Lyon II) sous le titre exclusions et liens financiers.

 

 

 

 

Résumé:

 

Qu'est ce qu'une entreprise si ce n'est l'équivalent d'un moteur capable de fabriquer des produits du travail et de fournir des services et des biens à l'échelle d'une socièté.

 

Un moteur produit de l'énergie cinétique (du mouvement) à partir d'une énergie calorifique (du carburant). L'entreprise fabrique des produits à partir de ressources et dans ce cas le carburant est la finance. Pour

 

On peut s'appuyer sur le modèle matériel du moteur thermique (thermodynamique) pour en déduire les lois fondamentales de son fonctionnement et en déduire par exemple les conditions de sa bonne marche et la valeur de son rendement énergétique. C'est ce qu'a fait Carnot il y a deux sciècles. Et, il conclue que pour que le moteur fonctionne correctement il nous faut deux sources d'énergies de chaleur T2 et T1 à des Températures distinctes T2 > T1 et on obtient alors un rendement au maximum égal à h = 1 - T1/T2 .

 

Pour le moteur en entré le carburant est la source d'énergie qui produit de la chaleur à une un Température élevée T2 . Et, en sortie il nous faut un condenseur pour difuser la chaleur à une basse Température T1 et ainsi obtenir une énergie sous forme de travail . Pour l'entreprise il nous faut en entrée de la finance (l'énergie chaude) pour acquérir des ressources et du travail qui permettront en sortie d'obtenir un produit (l'énergie froide) qui se distribura dans un autre circuit financier . Actuellement ces circuits financiers d'entré et de sortie sont identique, ceux d'une finance dans une monnaie unique non différenciée contrairement au moteur.

 

C'est ce qui me motive dans le développement d'une seconde monnaie comme outil d'échange des biens de production et de consomation dans une société évoluée. Il y aurait alors pour distinguer ces monnaies deux fonctionnement distincts l'un général qui serait la monnaie nationale ou internationale et l'autre plus de proximité et sociale une monnaie locale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



28/08/2017
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